vendredi 27 novembre 2015

Jouer sur les mots pour ne plus rien signifier ou leur contraire
Une grande technique post-Vatican II et/ou franc-maçonne


L’édulcoration de la Fête du Christ-Roi



SOURCE : par Christopher A. Ferrara
Fatima Network Perspectives
Le 24 novembre 2015

Observant avec anxiété la descente rapide d'une civilisation chrétienne de jadis dans la barbarie totale — une descente maintenant tout à fait complétée — le Pape Pie XI a créé la Fête du Christ Roi en 1925 avec son encyclique Quas Primas. Dans la même encyclique de Pie XI a expliqué que lorsque l'Église parle de « la Royauté sociale du Christ », elle signifie que le Christ est le Roi de toutes les nations tant pour tous les individus et que pour tous les hommes et les nations, quelle que soit la religion qu'ils professent, ils ont un devoir objectif d’embrasser la vraie religion dans l'obéissance au Christ-Roi :


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

« Son empire ne s'étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent juridiquement à l'Église même s'ils sont égarés loin d'elle par des opinions erronées ou séparés de sa communion par le schisme; il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte que l'Empire du Christ Jésus, c'est, en stricte vérité, l'universalité du genre humain (30) ».

Et, à cet égard, il n'y a lieu de faire aucune différence entre les individus, les familles et les Etats; car les hommes ne sont pas moins soumis à l'autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. Il est l'unique source du salut, de celui des sociétés comme de celui des individus :

Bien sûr, compte tenu de l’« ouverture sur le monde » de Vatican II et aussi de l’abandon consécutif de la plupart de l'élément humain de l'Église au profit de l'esprit de l'âge — l'esprit du pluralisme démocratique dans un État divorcé de l'Église — cet enseignement traditionnel ne sera guère donné. L'ecclésiastique moderne n’entendra rien du Christ qui est le Roi de toutes les nations, même des Musulmans.

Il était donc inévitable que la Fête du Christ Roi subît les nécessaires « ajustements » post-Vatican en accord avec la catastrophe en cours que certains osent encore prendre soin de dire que Vatican II était un renouvellement, même si Paul VI lui-même a déploré que c’était « une journée de nuages, d'obscurité, de tâtonnement, d'incertitude ».

Pour une chose, en 1969, Paul VI a lui-même déplacé la Fête du Christ Roi du dimanche avant la Toussaint pour le dimanche avant l'Avent. Comme Taylor Marshall l’observe à juste titre (en accord avec une objection traditionaliste de longue date face à l'innovation), le changement de date aurait été motivé par le désir de souligner « l'importance eschatologique de ce dimanche qui est alors rendue plus claire, signifiant ainsi que « la date originale du Christ le Roi de Pie XI en 1925 s’attendait à ce que les nations temporelles déclarent Christ comme leur Roi ici et maintenant », la nouvelle date « attend l’accomplissement eschatologique ( fin des temps) ». En d'autres termes, le Christ est rhétoriquement retiré des affaires des nations et Sa gouverne est reportée à la fin du monde.

Dans la même veine, comme le Père Z l’observe dans son blog populaire, la prière universelle pour la Messe pour la Fête du Christ-Roi a été bricolée pendant le « renouveau liturgique » post-conciliaire afin de supprimer les suggestions de la Royauté du Christ sur les nations dans l'ici et le maintenant. Je lui emprunte sa comparaison que j’ai réorganisée pour mieux illustrer le point :

Version pré-Vatican II :

Tout-Puissant et éternel,
qui, en ton Fils bien-aimé,


le Roi du monde entier,
a voulu restaurer toutes choses,

Accorde miséricordieusement

à toutes les familles des nations

maintenant tenues à l'écart de la blessure du péché,

d’être sous le doux joug
de sa Gouverne.

Version Paul VI :

Dieu Éternel Tout-Puissant,
qui a désiré renouveler toutes choses dans Ton Fils bien-aimé,

le Roi de l'univers,



Accorde gracieusement


à l'ensemble de la création,


d’être libérée de la servitude,


puissions-nous servir Votre Majesté avec zèle et Vous louanger grandement sans fin.


Remarquez la suite de :

Tout d'abord, sous la nouvelle version, le Christ n’est plus traité comme Roi du monde mais plutôt comme Roi de l'univers, modification qui dissimule soigneusement Sa domination sur les nations — qui est le noeud même de la fête. Mais le but de la fête est de commémorer la Royauté du Christ à la fois sur les hommes et les nations, et non pas sur les animaux, sur la nature en général, sur les planètes, les étoiles, les galaxies ou le vide intergalactique.

Deuxièmement, le terme « miséricordieusement » dans l'original cède la place à « gracieusement » dans la nouvelle version afin que personne ne soit offensé par un Dieu qui est miséricordieux envers ceux qui méritent une punition, un Dieu qui punit ceux qu’il régit serait des plus démodés de nos jours.

Troisièmement, la nouvelle version remplace l’expression « les familles des nations » par « toute la création » afin que que ce ne soit pas évident que la Fête du Christ-Roi est à propos de Sa Royauté sur les hommes et les nations de la terre.

Quatrièmement, tandis que la prière universelle d’origine parle de « la blessure du péché » qui signifie le péché originel, la nouvelle version efface ce terme réputé offensif évidemment pour éviter des démangeaisons aux oreilles de « l'homme contemporain » et on l’a remplacé par la notion vague de « servitude ». Mais la servitude à quoi ?

Cinquièmement, la référence dans la prière universelle originale au« doux joug de Son règne » devait disparaître de toute évidence même si Notre Seigneur Lui-même a parlé de Son « joug » (Matt 11 :30.) — qui signifie sa domination sur tous les hommes. Les réformateurs liturgiques, dirigés par l'infâme Bugnini, ne pouvaient tolérer une telle référence explicite à la Royauté du Christ car l ‘« homme moderne » n’aime pas être gouverné par quiconque, pas même par Dieu. Ainsi « le doux joug de Son règne » a été remplacé par le fade et inoffensif « servir ... et louanger ».

En somme, la nouvelle version de la Fête du Christ-Roi est précisément conçue pour cacher des nations la raison même pour laquelle Pie XI a établi ce jour de fête et qu’il l’a insérée dans la vie liturgique de l'Église. Mais alors cacher les vérités de la foi est essentiellement l'ensemble du programme de l’élément humain de l'Église maintenant plus soucieuse de « dialogue », d’« œcuménisme » et de « dialogue interreligieux » qu'il en est même avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le triomphe diabolique de cette trinité de pseudo-dogmes est ce que le Troisième Secret de Fatima implique comme le monde l’apprendra quand son intégralité est enfin révélée.

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