vendredi 19 février 2016

La Déclaration Commune François-Kirill
Une lettre déjà morte ?






par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 18 février 2016

Dans ma dernière chronique sur ce sujet, j’ai noté des éléments positifs dans la Déclaration Commune signée par François et le Patriarche Orthodoxe Russe Kirill au cours de leur rencontre plutôt incohérente à Cuba. J’ai aussi noté mon impression sur les déclarations fortes du document condamnant l'avortement, définissant le mariage comme strictement entre un homme et une femme ouverts à la procréation, appelant l'Europe à récupérer son âme Chrétienne et ses racines Chrétiennes, et dénonçant la persécution des Chrétiens par des États-nations laïcs modernes — et je précisais : « ça semble avoir été le résultat de l'implication de Kirill [i.e. Kremlin] dans le document ».


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Mon impression a été confirmée par des événements ultérieurs. Je suppose que c’est à peine surprenant qu’aussitôt que le document fut signé par François, comme politicien toujours très prudent, il a commencé à s’en éloigner. Au cours de la conférence de presse dans l’avion sur le chemin du retour de Cuba et du Mexique, François a immédiatement commencé à réduire au minimum l'importance des déclarations anti-libérales du document, indiquant que le document « n’est pas une Déclaration politique ni une Déclaration sociologique, que c’est un Déclaration pastorale, même quand il parle de laïcité et de manipulation biogénétique et de toutes ces choses. Mais le document est pastoral… par deux Évêques qui se sont rencontrés avec un souci pastoral ».

En jetant métaphoriquement de côté le document, François a déclaré à la presse : « Mais s'il y a quelque doute, le Père Lombardi sera en mesure d'expliquer le vrai sens de la chose ». La chose ? En d'autres termes, les dirigeants politiques et les planificateurs sociaux ne doivent accorder à « la chose » aucune attention. Et ils n’y ont pas porté attention en effet — avec la presse qui a complètement enterré ses contenus politiquement incorrects.

Fait révélateur, avant même qu'il ait été signé, le document a été minimisé par l'un des porte-paroles du Pape, le confrère Jésuite Antonio Spadaro, SJ, qui a mené la désormais tristement célèbre interview de François dans La Civiltà Cattolica (où François rabaisse la supposée « obsession » de l'Église sur l'avortement, le « mariage gay » et la contraception ainsi que ses « règles mesquines » — jamais identifiées ). Selon Spadaro, « ce qui sera écrit dans la déclaration importe peu, à tout bien considérer. Ce qui importe, cependant, c’est la rencontre ». En effet, ce qui semble compter du point de vue de François, c’est l'événement par opposition au contenu de la déclaration ou encore tout progrès vers une terminaison imaginée du schisme Orthodoxe, qui est clairement d'aucun intérêt que ce soit pour lui même s’il est au cœur des événements de Fatima.

Ainsi, comme le site bien connecté Vatican Insider l’a rapporté à l'avance, afin d'obtenir la rencontre, François « a accepté les propositions qui sont arrivées de Moscou concernant le mode et le lieu de la rencontre ainsi que le contenu de la déclaration qui serait signée par le « deux ». Et dans ce document se trouvent précisément « quels thèmes et indices le Patriarche de Moscou a concentré ses « interventions politiques » publiques pendant un certain temps » — mais certainement pas des thèmes sur lesquels François s’est concentré ou même a parlé.

Comme le Blog Rorate Caeli l’affirme plutôt carrément : « François avait besoin du Patriarche de Moscou pour le forcer à dire des choses évidentes ». Mais, après les avoir dites, il semble que François n'a pas l'intention de jamais les redire encore une fois, comme nous le voyons lors de sa dernière « Tournée de la Théologie de libération » qui se déroule maintenant au Mexique, là où il a prié sur la tombe d'un Évêque Marxiste rebelle, Samuel Ruiz Garcia du diocèse de San Cristobal de las Casas, qui a été dénoncé par la Congrégation des Évêques et à qui il fut demandé de démissionner par le Nonce Apostolique (il a refusé) en raison de ses écarts grossiers à la foi et de sa destruction importante de la fidélité Catholique parmi les laïcs dans l'Église locale.

Dans un article intitulé « Quelle est la valeur de la signature du Pape ? », le Blog Catholique Italien chiesaepostconcilio.com, notant les mesures immédiates prises par François pour minimiser la déclaration qu’il venait de signer, a conclu : « Il y a, cependant, un « MAIS » pas si peu important » : le Pape a signé. Même solennellement. Et donc la question se pose : quelle est la valeur de la signature de François dans ce cas » ?

En effet, quelle valeur ?

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