lundi 2 novembre 2015

Le Jubilé de la Miséricorde

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agit aussi comme collaborateur principal du Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome.
Depuis plus de 37 ans que le Père Gruner ne se dédie qu'à une mission : que le Message de Fatima soit bien compris et accepté afin que le Pape et tous les évêques fassent la Consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie, ce qui apporterait, selon la Promesse de Marie Elle-Même, la Paix sur Terre pour un certain temps.
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Le Jubilé de la Miséricorde
par Christopher A. Ferrara

Le 16 avril 2015

La « Bulle d'indiction » annonçant le « Jubilé extraordinaire de la Miséricorde » du Pape François qui débutera le 8 Décembre de cette année, prouve que l'illusion d'un « grand renouveau » de l'Église attribuable au Concile Vatican II n'a pas perdu son emprise auprès de la hiérarchie supérieure. Bien au contraire, il semble que ça se soit approfondi au cours de son pontificat. Au milieu de quelques passages véritablement émouvants sur la Miséricorde du Christ, nous trouvons les mêmes phrases vides et décourageantes à propos d'un « renouveau » qui n'a jamais eu lieu :

« Les Pères conciliaires ont fortement perçu, comme un véritable souffle de l'Esprit Saint, le besoin de parler de Dieu aux hommes et aux femmes de leur temps d'une manière plus accessible. Les murs qui avaient trop longtemps fait de l'Église une sorte de forteresse ont été démolis et le temps était arrivé de proclamer l'Évangile d'une manière nouvelle.»

Il est étonnant qu’après cinquante ans de dérive, de pourriture et d’apostasie au cours de la période post-conciliaire, un Pape puisse continuer à dire de telles choses en toute sincérité. La « démolition » des « murs » inexistants de l'Église — elle a toujours été, en fait, la société la plus ouverte et accueillante qui ait jamais existé, embrassant toutes les races, en acceptant tous les pécheurs qui se repentent — cette prétendue démolition des murs n’a conduit à rien sauf à une invasion de l'Église par la pensée du monde », pas moins que ce que le Pape Paul VI a admis lorsque la plupart des dommages étaient déjà faits. Et la pensée que ce soit Vatican II qui ait fait que l'Église ait rendu l'Évangile « plus accessible » ne peut que faire rire au milieu de ce que Jean-Paul II appelait l’« apostasie silencieuse » dans toute la chrétienté pré-conciliaire. Jamais l'Évangile n’a été si peu accessible, et en conséquence si peu suivi, qu'il ne l'est aujourd'hui.

François fait l'éloge du Concile en des termes qui condamnent son « esprit » devant la barre de l'histoire : « Au lieu de prédictions funestes, des messages de confiance ont été émis par le Concile pour le monde d'aujourd'hui. Les valeurs du monde moderne étaient non seulement respectées mais honorées, ses efforts approuvés, ses aspirations purifiées et bénies ... » Et quel a été le résultat de cette « confiance » du « monde d'aujourd'hui » et du respect et de la bénédiction de ses « valeurs » corrompues ? Tout simplement, l'Église est devenue mondaine. À cet égard, le Concile a atteint un succès spectaculaire — pour l'Adversaire.

Implicite dans l'illusion que le Concile a libéré l'Église de ses soupçons d’esprit étroit au sujet du « monde moderne », elle pouvait enfin rendre son message convaincant à « l'homme contemporain », c’est d’une pure audace : c’est un dénigrement cavalier de l'Épouse du Christ comme si Elle était simplement une organisation humaine qui avait perdu de vue la raison même de son existence. Cette audace est nulle part plus apparente que dans le passage suivant de la Bulle d’Indiction :

« Peut-être que nous avons depuis longtemps oublié comment montrer et vivre le chemin de la miséricorde. La tentation, d'une part, de se concentrer exclusivement sur la justice nous a fait oublier que ceci est seulement le premier pas, certes étape nécessaire et essentielle. Mais l'Église doit aller au-delà et s’efforcer vers un but plus important et plus élevé. Le temps est venu pour l'Église de prendre le joyeux appel à la miséricorde encore une fois. Il est temps de revenir à l'essentiel et de porter les faiblesses et les luttes de nos frères et sœurs. La miséricorde est la force qui nous réveille à la vie nouvelle et qui nous insuffle le courage de regarder vers l'avenir avec espoir. »

Tout d'abord, quand Francis dit « peut-être » l'Église « a depuis longtemps oublié comment montrer et vivre la voie de la miséricorde », qu'est-ce qu'il veut dire par « depuis longtemps »? Les cinquante dernières années ? Les cent dernières années ? Les mille dernières années ? Depuis la fin de l'âge apostolique ? Il est choquant qu’un Pape balance une telle imprécision, une telle accusation ouverte envers l'Eglise alors qu’il est censé en être le premier défenseur et gardien. Et quoi d’autre que l'orgueil — un orgueil que nous devons assumer en toute charité que François n’a pas réalisé en avoir été infecté — pourrait expliquer la suggestion que seulement maintenant, avec l'arrivée de François sur la scène, l'Église fondée par Dieu incarné pour le salut des âmes « réponde au joyeux appel de la miséricorde une fois de plus ». N'y avait-il pas aucun « appel de la miséricorde » sous Benoît XVI ou Jean-Paul II ? Encore une fois, à comment loin François placerait-il le début de son mystérieux « écart de la miséricorde » ?

Deuxièmement, est-ce que François n’a aucun sens de l'indignation qu’il a infligée à l'Église en l'accusant devant le monde entier de ne pas être miséricordieuse ou « de ne porter les faiblesses et les luttes de nos frères et sœurs » pour une certaine période de temps indéterminée avant qu’il ne vienne sur la scène ?

Troisièmement, est-ce que François est vraiment aveugle à la réalité criante que la plus grande menace pour la mission de l'Église de la Miséricorde est précisément l'absence de toute attention sur la Justice Divine depuis le supposé « souffle de l'Esprit Saint » sur Vatican II de sorte que la majorité des catholiques ont perdu aujourd'hui « la crainte du Seigneur » qui est « le commencement de la sagesse » (Prov. 09:10).

Finalement, François sait sûrement que, pour les catholiques, la miséricorde infinie de Dieu est aussi proche que le plus proche des confessionnaux. Il suffit d'être conscient de ses péchés et désireux de se repentir pour recevoir la Divine Miséricorde à travers le prêtre qui est un Autre Christ. Ni François ni le Jubilé de la Miséricorde, ni « une nouvelle façon » d'annoncer l'Évangile n’est nécessaire pour ramener cette simple vérité dans le cœur des fidèles. Et si nous devons parler d'un « retour aux choses fondamentales », que penser de ces enseignements de base d'un Évangile qui a été prétendument rendue plus « accessible », mais qui, en fait, a tout enterré sauf les cinquante dernières années :

Si vous m'aimez, respectez mes commandements.... Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime. celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui.... Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera; nous viendrons vers lui et nous établirons domicile chez lui. Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles (Jean 14:15 et suivants).

Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, 10 ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n'hériteront du royaume de Dieu. 11 Et c'est là ce que vous étiez, certains d'entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus[-Christ] et par l'Esprit de notre Dieu. (1 Cor. 6: 9-11).

Ainsi donc, quelle est vraiment l'intention d'un « Jubilé de la Miséricorde », fondée sur la prémisse que l'Église a « depuis longtemps » (la durée de temps est commodément non précisée) « oublié comment montrer et vivre la voie de la miséricorde »? Quelle genre de « miséricorde » François a-t-il en vue sinon la miséricorde que l'Église a toujours librement répandue gratuitement au Nom de Dieu à tous ceux qui sont sincèrement repentis ? Est-ce encore une autre tentative à peine voilée de faire progresser l '« agenda Kasper » — l'admission des adultères publics à la Sainte Communion et l' « ouverture » aux « homosexuels » — ce dont François a fait la promotion dès le début de son pontificat ?

Ces questions feront l'objet de ma prochaine chronique, qui se penchera sur la nouveauté des « Missionnaires de la Miséricorde » que François se propose d'envoyer dans tout le monde catholique et qui semblent être des super-confesseurs avec le pouvoir d'accorder l'absolution au-dessus du jugement des Prêtres et des Ordinaires locaux.

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