mercredi 22 novembre 2017

Pourquoi les Catholiques
sont si mauvais à évangéliser

Et ce qui doit changer...





Par : Peter A. Kwasniewski PhD (Philosophie)
Professeur, Wyoming Catholic College

SOURCE : Rorate Caeli



Deux bons amis, collègues paroissiens, prennent un café et des beignets après la Messe un dimanche.

Maximilian : J'ai vraiment apprécié aujourd'hui l'homélie du Père. Son explication de la parabole de la graine de moutarde et de la levure dans la pâte m’a frappé dans les flancs.

Roberto : À moi aussi. C'était bien quand il a dit que ce n'est pas seulement le royaume de Dieu qui peut être comparé à une graine ou à une levure, mais le Christ Lui-Même, qui est venu dans notre monde comme un minuscule bébé dans une mangeoire, a grandi au milieu de nulle part et est mort en tant que criminel condamné — aux yeux du monde, tout cela est terriblement petit. Sa façon de rassembler les disciples, Sa prédication itinérante, tout cela ressemblait à cette graine, apparemment insignifiante, mais qui a grandi au fil des âges dans un arbre qui s'étend à travers le monde.

Max : Il a eu aussi cette citation de Joseph Ratzinger — que Jésus non seulement prêche, inaugure, et gouverne le royaume de Dieu, mais Il est le Royaume « en personne ». Et quand nous Le recevons dans la Communion, alors Ses propres paroles sont parfaitement accomplies : « Le Royaume de Dieu est en vous ».

Berto : Et puis il a dit que la même chose est vraie pour les Catholiques individuels : nous devrions être ces graines qui arrivent à maturité dans les grands buissons pour donner une protection et du repos à d’autres qui sont fatigués et à la recherche. Nous devrions être comme une levure roulée dans la pâte de notre société, en l'élevant à Dieu.

Max : dans ce bout-là, il a dit quelque chose de terriblement important. Laisse-moi voir si je peux me rappeler comment il l'a dit : « Vous savez, les Catholiques modernes ne sont pas très doués pour répandre la Foi. Dans les siècles passés, nous avions des missionnaires qui allaient d'un bout à l'autre de la terre, plantaient l’étendard de la Croix, prêchaient l'Évangile, en souffraient et en mouraient, amenant d'innombrables âmes dans l'Église. Pourquoi sommes-nous si timides, si peu disposés à nous étirer la tête ? Pourquoi cachons-nous notre lumière sous un boisseau, content de garder notre Foi comme une affaire privée ? Jésus a dit que le Royaume commence comme une graine de moutarde, mais elle n’est pas censée y rester. Elle devrait grandir, se ramifier, et devenir énorme, en changeant la vie de plusieurs. La pâte est censée lever et devenir un pain délicieux et nourrissant ».

Berto : Et il a poursuivi en disant que cela ne semble plus se produire beaucoup. L'Église est missionnaire par nature, mais beaucoup vivent comme si cela suffisait d’être un croyant et ne pensent jamais à dire un mot d'invitation à quelqu'un d'autre autour d'eux qui ne va pas encore à l'église. De cette façon, nous ne croissons pas et nous ne levons comme nous le devrions. Pourquoi les cours d’initiation Chrétienne aux adultes ne sont-ils pas bondés à en être debout dans les salles ? Pourquoi la Veillée Pascale n'est-elle pas partout remplie de Baptêmes, de Confirmations et de Premières Communions ?

Max : C'est quelque chose qui me laisse perplexe depuis de nombreuses années.

Berto : T’es-tu adonné à y penser ? Pourquoi l'évangélisation est-elle pratiquement inexistante chez les Catholiques ?

Max : Eh bien, je suis sûr qu'il y a beaucoup de raisons, mais je ne peux penser qu’à au moins trois principales. La première est peut-être la plus évidente. Nous — je parle des gens de l'Occident moderne — nous avons complètement assimilé l'erreur du Siècle des Lumières selon laquelle la religion est une affaire privée et que nous ne devrions pas « déranger » quelqu'un d'autre à propos de sa Foi ou de son manque de Foi en Dieu. C'est « entre un homme et son Créateur ». C'est juste une question de conscience individuelle. Cela vient de l'erreur fondamentale de penser que l'homme n'est pas un animal social, comme si son bonheur, voire son salut, était purement individualiste. Nous sommes tous des atomes flottant dans le vide, et d'ailleurs, nous ne pouvons pas savoir avec certitude si tout ce que nous pensons est objectivement vrai. Donc, nous gardons nos grandes idées pour nous-mêmes et nous nous débrouillons le mieux possible, en agissant de manière égoïste ou altruiste en fonction de ce qui semble convenir au besoin de l'heure. C'est une image déprimante des êtres humains et de leur vie ensemble. Ça ne reconnaît certainement pas que l'homme est intrinsèquement relationnel et religieux et qu'il doit trouver son accomplissement dans le culte communautaire du vrai Dieu.

Berto : Si la religion est juste une affaire privée et vous ne pouvez même pas savoir si vous êtes sûrs que vous avez raison ou non, pourquoi vous aventureriez-vous d’en parler avec des voisins, des connaissances, des collègues de travail ? Vous pourriez « offenser leurs sensibilités » comme on dit.

Max : Une deuxième question est la suivante. Grâce à l'esprit impie de Vatican II, nous avons bu le Kool Aid de l'universalisme : à savoir, tout le monde, ou presque tout le monde, sera sauvé. Dieu est si miséricordieux qu'Il n'envoie personne en enfer ou encore que vous devez travailler très dur pour vous envoyer en enfer — vous devez vouloir le mal. Donc, fondamentalement, il n'y a pas d'urgence à répandre la Foi parce que nous supposons simplement que la plupart des gens sont de bonne volonté et vont dans la bonne direction.

Berto : Votre point est démontré par l'auto-Canonisation qui se produit à pratiquement chaque enterrement funéraire Novus Ordo. En repensant à ma jeunesse, je ne peux pas penser à des funérailles auxquelles je suis allé et où nous n'avons pas entendu parler de la grandeur de la personne décédée et comment « il est maintenant dans un meilleur endroit » et « nous le verrons tous au Ciel ». Le Vatican n'a pas besoin de simplifier davantage le processus de canonisation ; tout ce que vous devez faire est de mourir et vous l’êtes !

Max : Vrai. C'était pareil où j'ai grandi. Je ne me souviens pas d'un seul enterrement où nous avons concentré notre attention sur la prière pour le repos de l'âme des défunts. C'est ce qui m'a le plus frappé dans la Messe Traditionnelle du Requiem lorsque j’y ai assistée pour la première Fois. À toutes fins utiles, cette Messe ignore les fidèles qui sont là, si intense est l'accent mis sur le sort de l'âme du défunt.

Berto : Ce que vous dites est parfaitement résumé dans le « Dies Irae ».

Max : Ah ! le « Dies Irae », c'est une prière qui vous donne envie de vous mettre à genoux et d’y rester un certain temps ! Mais revenons à l'universalisme. Pour les Pères de l’Église, l'hypothèse par défaut est que l’homme est perdu sans la Foi en Christ, sans Sa Grâce.

Berto : Vous ne devez pas attendre jusqu'aux Pères de l’Église. Tout est déjà là dans Saint Paul, clair comme le jour. Avez-vous remarqué cette dernière ligne de l'Épître d'aujourd'hui ? Quelque chose à propos de « se détourner des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et attendre son Fils du Ciel, Jésus, qui nous a délivrés de la colère à venir » ?

Max : Alors que dans les dernières décennies, l'hypothèse par défaut est que l’homme est automatiquement sauvé à moins qu'il ne le rate massivement de lui-même.

Berto : En fait, si nous commençons à « déranger » les gens sur le Christ et son Église et sur leur besoin de Foi, de la Grâce, des Sacrements, et ainsi de suite, on risque de les perturber et de les détourner du chemin que Dieu avait déjà en tête pour eux afin de les conduire à la maison.

Max : Notre intervention peut même leur faire perdre leur salut en leur faisant rejeter explicitement le Christ alors qu'auparavant ils l'acceptaient « implicitement » ! Nous ne pouvons pas faire ça, non ?

Berto : Avez-vous remarqué à quel point cette mentalité va de pair avec l’oubli sur les droits de Dieu et Ses justes demandes sur nous ?

Max : Sans parler de son ire envers ceux qui ne répondent pas à son appel ! La Bible — dans les deux Testaments — est pleine de discussions sur la colère divine sur les pécheurs. L'ancienne liturgie est dans la même veine. À en juger par le Novus Ordo et les homélies Catholiques typiques, et surtout les funérailles, vous ne sauriez jamais rien de tout cela.

Berto : Comme si Dieu avait simplement décidé de renoncer à une partie de ses attributs comme trop démodés.

Max : — ou encore plus sur ce point, comme si certains de ses porte-paroles ont pris la décision pour Lui. Ce sont de mauvaises relations publiques de parler de vengeance, de rétribution, de punition, de mort éternelle, de feu de l'enfer, et ainsi de suite. Comme nous venons de le dire, il y a un instant, personne ne mérite vraiment ces choses, ce qui fait de plusieurs centaines de versets de l’Écriture du verbiage superflu.

Berto : Il est difficile de croire que des gens qui prétendent être Chrétiens, et encore moins Catholiques, puissent tomber dans une telle aliénation mentale. Je suppose qu'on en vient à ne plus croire au péché originel et au péché actuel.

Max : Que voulez-vous dire ?

Berto : Je veux seulement dire que si les êtres humains sont nés dans le péché et sont sujets au péché, en somme des « enfants de la colère » qui sont enclins à déplaire à Dieu, alors nous avons besoin de toute urgence de l'aide de Dieu pour transformer notre vie et commencer à vivre pour Lui, comme nous avons été créés pour le faire. Nous devons être sauvés, et le Christ est le seul Sauveur. Si nous n'avons pas tous les merveilleux moyens que l'Église fournit, en particulier les Sacrements, nous sommes foutus.

Max : C'est exactement ce que tous les vieux Catéchismes disent. C'est ce que l'Ancienne Liturgie transmet aussi. Au cours des dernières années, j’en suis venu à considérer de plus en plus comment la Foi — dans ses vérités consolatrices Catholiques et ses dures vérités — est profondément est tissée serrée dans tous les aspects du Rite Romain Traditionnel et comment la nouvelle liturgie semble embarrassée, honteuse ou effrayée de dire la vérité, la supprime, la vernit, la manipule avec des pincettes ou tout autre chose. Vous n'avez pas la même doctrine et cela fait une énorme différence dans la vie spirituelle.

Berto : Nous sommes tellement chanceux d'avoir la Liturgie Traditionnelle ici dans notre paroisse ! Je vous le dis, ça m’a martelé la réalité de la sainteté de Dieu, la gravité du péché et les vraies priorités de la vie.

Max : Je sais ce que vous parlez. En tant que Catholique grandissant dans une paroisse typique, je n'ai même jamais rêvé de vouloir devenir un « saint ». Ce genre de discours m'aurait fait rire, si quelqu'un l'avait déjà dit. Maintenant, je comprends. Je vois que c'est vraiment cela, toute l'aventure de la vie, la signification de tout cela.

Berto : Et, comme le pasteur a mis en place au fil des ans les Vêpres du Dimanche, la Confession dans l'Ancien Rite, les Messes Nuptiales et les Messes de Requiem, à cause de tout cela, je suis tombé amoureux de ma Foi. Peux-tu imaginer ? J'avais l'habitude d’avoir des élans, ou plutôt de me concentrer à voir mes amis — j'aime voir mes amis, ne me méprenez pas — mais Dieu est vraiment au centre de tout. Le Catholicisme Traditionnel vous le fait sentir, le voir, l’entendre.

Max : Vous sentez même l’odeur quand ces acolytes passent avec l'encens !

Berto : Mais nous nous écartons un peu du sujet. Vous avez parlé de trois raisons de la nullité de l'évangélisation Catholique. Quelle est la troisième ?

Max : C’est tout simplement ceci. Il y a eu et il y a encore tant de confusion doctrinale et morale dans l'Église postconciliaire qu'il devient de plus en plus difficile pour les gens, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, de savoir ce que l'Église enseigne en fait et comment nous sommes censés vivre au jour le jour. Comment pouvez-vous prêcher un Évangile quand vous doutez, vous minimisez ou vous vous querellez sur plus de la moitié de ce qu'Elle dit ? Comment pouvez-vous prêcher un message cohérent si vous êtes constamment en train de jouer avec votre Catéchisme ou avec votre Liturgie ?

Berto : Malheureusement, vous avez raison. Demandez à un échantillon de Catholiques concernant la Présence Réelle ou si la Messe est un Sacrifice. Demandez-leur si la contraception est correcte, ou l'avortement. Vous obtiendrez toutes sortes de réponses incohérentes et contradictoires.

Max : Comment quelqu'un peut-il avec un demi-cerveau prendre au sérieux le Catholicisme quand il permet aujourd'hui ce qu'il a interdit hier, ou vice versa ? Quand il dénigre aujourd'hui ce qu'il a fièrement glorifié dans le passé et qu’il promeut des idées et des pratiques qui auraient tourmenté les estomacs d'innombrables saints ? Quand il traite maintenant comme intolérables les croyances et coutumes pieuses que les Catholiques avaient l'habitude de suivre, parfois pendant mille ans ou plus ?

Berto : Je comprends ce que vous dites, mais nous devons reconnaître, n’est-ce pas, que tout ce genre de choses n'est pas du Catholicisme — c’est seulement la fièvre mentale et le brouillard des gens qui dirigent le spectacle, et ce n'est pas la même chose du tout.

Max : Non, bien sûr que non, mais je parle de la perception populaire de la confusion d'une Église qui tourne en rond pour essayer de se rattraper avec le monde contemporain. Pensez à tout le féminisme, l'environnement, l'environnementalisme et le globalisme et quoi d’autre. La promotion des Nations Unies. Les invitations du Vatican à des conférenciers pro-avortement et pro-euthanasie. Et ça continue, encore et encore. Pas étonnant même ceux qui veulent être des Catholiques fidèles deviennent totalement confus. À terme, ça ressemble de plus en plus à croire tout ce que vous voulez et vous vous dites encore Catholique.

Berto : Ce n'est pas tout à fait vrai. Vous n'êtes pas autorisé à être Traditionnaliste, c'est au-delà de la limite. Mais tout le reste, c’est de bonne guerre.

Max : Ah, bien, telle est la vie dans l'Église aujourd'hui. Mais quoi qu'il en soit, indépendamment de la faute à qui la confusion est attribuable, à combien de temps en arrière on peut reculer pour trouver son origine, à quel point le Concile est responsable, etc., l'effet pratique est clair. Comme le dit Saint Paul : « Si la trompette donne un son incertain, qui se préparera à la bataille ? » Personne ne se rallie à une armée confuse, personne ne marche vers un joueur de tambour irrégulier. C'est comme si le Catholicisme était un « processus », se transformant avec le monde qui l'entoure, au lieu d'un fondement solide sur lequel nous pouvons nous appuyer.

Berto : Je suis d’accord avec cela. ( pause ) Mais je me demande ...

Max : A propos de quoi ?

Berto : Vos trois raisons sont très au point, mais je pense que nous devons en apporter une quatrième aussi.

Max : Qui est ... ?

Berto : Disons que nous convainquons quelqu'un pour nous écouter, et nous l’amenons à voir que le Catholicisme est un système de croyance cohérente qui donne un sens à la vie. À quoi les invitons-nous une fois qu'ils ont décidé de nous consulter ? Nous sommes gâtés dans cette paroisse avec la Grande Messe, la belle musique sacrée, la prédication orthodoxe, la guilde des serveurs d'autel, et ainsi de suite, mais franchement, c'est une église sur mille, un diamant dans un tas de charbons.

Max : Vous dites, si nous surmontons les autres facteurs, il y a encore tous les sous-produits de la révolution liturgique à gérer — les abus et les nouveautés dans la Messe, la banalité de la musique, la laideur de tant d'églises ...

Berto : Exact. Et ceux-ci sont un obstacle formidable pour les personnes à la recherche de la seule vraie religion. Certes, cette religion doit avant tout être caractérisée par la beauté et la splendeur de son culte, une atmosphère de mystère et de prière, une intense conviction des réalités surnaturelles. C'est pourquoi le culte Traditionnel de l'Église était la cause de tant de conversions. C'était l'animal vivant et respirant comparé à toutes les autres religions qui sont des ombres ou des croquis de bandes dessinées.

Max : En effet, bien que cela me fasse mal de le dire, le nouveau culte Catholique lui-même est comme une ombre ou un dessin animé de l'Ancien.

Berto : Au moins l'Ancien culte attire toujours des convertis dans un endroit comme celui-ci.

Max : Dieu merci pour cela.

Berto : Mais vous savez comment c’est : toute l'infrastructure est contre nous. On ne peut s’empêcher de ressembler à des extrémistes au monde extérieur ainsi qu’à nos camarades Catholiques parce que tout le reste du monde est si loin dans le sens contraire. Ils nous appellent les « fondamentalistes rigides » et des choses comme ça ...

Max : Et je pense que l’on pourrait relier un autre point lié au vôtre : il n'y a presque rien d’exigeant pour être Catholique de nos jours. Le jeûne est pour la plupart disparu. L'abstinence n'est plus requise ; les préceptes de l'Église sont inconnus ou ignorés ; on passe facilement par-dessus la discipline sexuelle. Comment est-ce que quelqu'un qui cherche un vrai mode de vie éprouvé — le « peuple de bonne volonté » que est censé propager la Foi — puisse être supposé d’acheter cette mascarade ? Presque toutes les fausses religions exigent plus. Le Catholicisme avait coutume d’exiger tout de nous — et il nous a tout promis. Cela donnait un sens à toute la vie de quelqu’un. Il imprégnait la journée, la semaine, le mois, l'année, avec des signes du sacré. Il demandait de sacrifier les bonnes choses pour des choses encore meilleures. Il nous offrait un chemin étroit vers la sainteté et le Ciel, en compagnie de Notre-Seigneur, de Notre-Dame et d'une foule de saints. Où est tout cela maintenant ?

Berto : Bien sûr, nous essayons de vivre entre nous du mieux que nous le pouvons et nous savons que c'est la vérité, mais ce n'est pas la norme institutionnelle dorénavant, l'institution si humaine qu’elle est rejette cela en grande partie.

Max : Pas étonnant que l’Islam est la religion en plus forte croissance dans l'Ouest. Il prend Dieu et la religion au sérieux.

Berto : Et nous devrons le faire aussi si nous nous attendons toujours à être des graines de moutarde ou encore du levain. Il revient à ce que nous avons entendu du Père : nous devons faire du Christ Roi tout — nos cœurs, nos âmes, et les esprits, nos familles, nos villes et nos nations.

Max : oserais-je dire, de notre Église, aussi ?

Berto : Cela va sans dire.

Paroissien A ( après une pause ) : Nous avons fait un assez grand tour dans cette conversation, non ?

Berto : Allons-nous essayer de résumer afin que nous puissions mieux en souvenir ?

Max : Bien sûr. L'Église et les Catholiques individuels sont censés être des graines de moutarde et du levain dans ce monde. Ou, comme certains préfèrent le dire, « le sel et la lumière ». Nous avons un impératif missionnaire du Christ pour convertir le monde. Mais il y a au moins cinq obstacles sérieux à évangéliser aujourd'hui, dont chacun d’entre eux porterait déjà un sérieux coup à l'effort. Premièrement, la privatisation de la religion. Deuxièmement, le rejet du péché originel et l'acceptation du salut universel. Troisièmement, la confusion doctrinale et morale répandue dans l'Église. Quatrièmement, la banalité et l'irrévérence du culte Catholique Novus Ordo majoritaire. Cinquièmement, le manque total d'exigences ascétiques. Quand vous mettez tout cela ensemble, vous obtenez des Catholiques qui ne pensent pas qu'ils devraient déranger les autres sur la religion, qui supposent que la plupart des gens sont déjà bien, qui ne sont même pas sûrs de savoir ce qu'ils croient, qui n’ont rien de bien particulièrement attrayant pour les inviter et qui ne vivent pas et ne font pas la promotion d'un mode de vie qui répondrait aux besoins de tout chercheur sérieux.

Berto : Alors, laissez-moi deviner la conclusion grandiose. Vous dites que toute cette rhétorique de la « nouvelle évangélisation » est à peu près de la bouille pour les chats ? Et que ça ne peut pas fonctionner ?

Max : Oui, c'est vrai. Cela part du principe que « tout va bien » à l'intérieur de l'Église, et nous devons simplement « inviter » et « accueillir » les gens pour qu'ils « partagent » le festin d'amour avec nous. Comme l'a dit Ratzinger, ce sont les morts qui enterrent les morts et ils appellent cela le renouveau.

Berto : Ou pour le dire plus nettement : où est la nouveauté, il y a de la maladie et de la mort ; là où il y a de la Tradition, il y a de la santé et de la nouvelle vie.

Max : Ce dont nous avons besoin —

Berto : — Laissez-moi deviner à nouveau : la Vieille Évangélisation.

Max : En plein ça. Le truc que les saints avaient l'habitude de faire. La raison pour laquelle ils ont converti le monde entier à la Foi dans le temps. C'est ce que nous devons faire aujourd'hui : le culte réel, la véritable doctrine, la vraiemorale, les exigences réelles. Alors le Seigneur nous donnera de vrais résultats. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que des chevaliers en armure brillante viennent nous aider. Nous devons faire le travail du Seigneur ou personne ne le fera. Et il n'y a pas de temps à perdre ...

Berto : Oh mon Dieu, regardez le temps ! Je dois y aller — nous avons de la visite pour le dîner et j'ai promis à ma femme que je préparerais tous les plats pour lui donner du répit. Elle cuisine tout au long de la semaine et elle fait l'école à la maison avec tous nos enfants par-dessus ça ...

Max : Vous et votre femme font le travail du Seigneur, c’est sûr ! Que Dieu vous bénisse tous les deux. Merci pour la bonne conversation.

Berto : Je vous appellerai plus tard dans la semaine. Prie pour moi.

Max : Absolument. Et toi pour moi. À bientôt.





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